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Libérer nos récits

Leslie bkgd

Leslie Meisels

Naissance

1927 à Nádudvar (Hongrie)

Expérience de survie

Aux ghettos de Nádudvar et Debrecen, dans un camp de travaux forcés en Autriche et au camp de concentration de Bergen-Belsen

Libération

Le 13 avril 1945 à Farsleben (Allemagne)

Libérateurs

Armée américaine

En avril 1945, Leslie Meisels et sa famille ont été contraints d’embarquer dans un train au camp de concentration allemand de Bergen-Belsen. Et alors qu’ils se dirigeaient vers le camp et le ghetto de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie, le train s'est arrêté bien avant qu'ils n'atteignent leur destination. Il a d’abord pensé que les gardes SS allaient tous les abattre. Mais, le lendemain matin, ils avaient tous disparu. Leslie et sa famille étaient-ils libres ?

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La famille Meisels dans leur jardin peu de temps après leurs retrouvailles. À l’arrière-plan, de gauche à droite : son frère Frank, Leslie et son frère George. Assis à l’avant-plan : Etelka et Lajos Meisels, ses parents. Nádudvar, 1945.

Nous avons entendu un grand cri. En me hissant sur le talus, j’ai aperçu des soldats américains sales et suants – les plus beaux êtres humains que l’on puisse imaginer –, leurs armes en joue. Mais, à la place de l’ennemi, c’est nous qu’ils ont trouvés, et ils ont entendu nos cris : « Oh! Mon Dieu, nous sommes libres! Libres! Libres et dignes, enfin! »

Nous avons été libérés près du village de Farsleben, à une vingtaine de kilomètres de Madgebourg, le vendredi 13 avril 1945, vers 13 heures (c’est pourquoi, depuis lors, je dis que le vendredi 13 est mon plus grand jour de chance). Je me souviens (…) disant et redisant en pleurant à ma mère et à mes frères que nous étions libres. Ce sentiment, je ne pouvais et je ne peux toujours pas l’exprimer en mots. Soixante ans se sont écoulés depuis, mais chaque fois que je repense à ce moment, j’en ai encore des frissons. Ces soldats de la 9e armée américaine ne nous ont pas seulement libérés, ils nous ont rendus à la vie.

Oh! Mon Dieu, nous sommes libres! Libres! Libres et dignes, enfin!
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Les survivants se reposent sur un talus près de Farsleben, à côté du train arrêté en provenance de Bergen-Belsen. Allemagne, 14 avril 1945. Crédit : United States Holocaust Memorial Museum, avec l'aimable autorisation de la National Archives and Records Administration, College Park.

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Document d’identité de Leslie, délivré après sa libération par l’armée américaine. Hillersleben, juin 1945.

Plusieurs décennies après sa libération, Leslie a participé en 2009 à des retrouvailles entre les survivants du train de Farsleben – connu comme le « train de la mort » – et les troupes américaines qui les avaient libérés, au cours desquelles il a pris la parole et a enfin pu remercier ses libérateurs de lui avoir sauvé la vie.

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Leslie raconte son histoire à l’occasion de la parution de ses mémoires, Soudain, les ténèbres. Toronto, 2014.

Près de 65 ans après les faits, je rencontrais les hommes qui m’avaient redonné la vie! Jamais je n’avais imaginé qu’un tel miracle puisse se produire. J’ai présenté une communication à l’une des six séances organisées lors de ce symposium, auquel assistaient environ 400 élèves de la région. J’ai également parlé aux vétérans libérateurs, que j’appelle « les anges de ma vie ».

Je rencontrais les hommes qui m’avaient redonné la vie !

Certificat remis à Leslie Meisels lorsqu’il a été fait membre honoraire de l’association des vétérans de la 30e division d’infanterie de l’armée américaine, après ses retrouvailles avec ses libérateurs. Hudson Falls, État de New York, 2009.

Sensibiliser les élèves à l’Holocauste est très important pour moi.

(…) bon nombre d’entre eux m’écrivent pour me dire que mes propos les ont profondément marqués et les ont encouragés à tenter d’être des meilleures personnes. Souvent, aussi, on me demande pourquoi j’accepte de revivre les horreurs en les racontant. Je leur réponds qu’en lisant leurs lettres, je constate que beaucoup d’entre eux voient maintenant les choses autrement et que le récit de mes expériences leur a fait comprendre où peuvent mener les préjugés, la discrimination, la haine et l’injustice. On peut donc espérer que les élèves – chacun à leur manière et dans leur situation propre – sauront combattre ces fléaux.