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Amener vos étudiants à réfléchir au vécu des survivants d’Auschwitz lors de la Journée internationale dédiée à mémoire des victimes de l’Holocauste.

Un enseignement fondé sur les expériences humaines est plus efficace pour amener les étudiants à comprendre l’histoire de l’Holocauste. Les témoignages, dont le contexte historique spécifique aura été préalablement appréhendé, leur permettent de prendre conscience de l’extrême diversité des événements vécus durant l’Holocauste. Les étudiants tissent ainsi des liens avec les survivants quand ceux-ci évoquent leur vie quotidienne, avant qu’elle ne soit bouleversée par la guerre et le génocide. En saisissant de quelles manières l’Holocauste a affecté la vie des rescapés, les étudiants portent un regard plus compassionnel sur l’histoire. Pour en savoir plus sur notre démarche éducative.Les objectifs pédagogiques de cette activité sont d’acquérir des connaissances et d’engager une réflexion sur ce qu’ont vécu les déportés dans un des sites les plus emblématiques de l’Holocauste.Dans la mesure où les étudiants auront accès à des témoignages qui relatent l’extrême souffrance physique et psychologique endurée à Auschwitz, nous demandons aux enseignants de s’en remettre à leur propre jugement quant à la maturité de leurs élèves et recommandons qu’ils soient âgés de 15 ans minimum.Auschwitz« La plupart des événements que je raconterai, je les ai vécus personnellement ou j’en ai été un témoin direct. Je relaterai également des choses qui m’ont été racontées et des rumeurs qui ont couru. Pourtant, au terme de la rédaction de mes mémoires, je réfléchis au fait qu’une fois que tous les survivants, moi y compris, ne seront plus de ce monde, les historiens continueront de se pencher sur l’Holocauste, notamment sur Auschwitz. Mais ils n’arriveront jamais à savoir tout ce qui s’est passé dans le camp, car il est impossible de comprendre complètement le fonctionnement d’Auschwitz. » — Felix Opatowski Le nom Auschwitz recouvre une réalité multiple. Il désigne un complexe concentrationnaire, le plus grand du système nazi, établi entre 1940 et 1942 en Pologne, alors occupée par l’Allemagne. Il comprenait trois camps principaux : Auschwitz I, un camp de concentration ; Auschwitz II (Birkenau), un camp de la mort où le meurtre de masse dans les chambres à gaz a été mis en œuvre ; et Auschwitz III (Monowitz), un camp de travaux forcés fournissant la main d’œuvre à un complexe industriel. En 1942, les nazis ont commencés à déporter les Juifs de plusieurs pays d’Europe vers Auschwitz, où ils étaient sélectionnés pour le travail forcé ou condamnés à mourir dans les chambres à gaz. À la mi-janvier 1945, près de 60 000 détenus ont été contraints d’effectuer des marches forcées, appelées « marches de la mort », vers d’autres camps nazis situés en retrait des armées alliées qui se rapprochaient. Quelques milliers de détenus, trop faibles pour marcher, sont abandonnés à Auschwitz où ils sont libérés par l’armée soviétique le 27 janvier 1945. On estime à 1.1 million le nombre de personnes qui ont été assassinées à Auschwitz, dont 90% étaient juives. Parmi les victimes du régime nazi, on dénombre également des prisonniers polonais, des Roms, des prisonniers de guerre soviétiques etc. Nous espérons que cet enseignement fondé sur les expériences humaines permettra à vos étudiants de mieux comprendre le site d’Auschwitz et suscitera leur intérêt pour le sujet.Consignes de l’activité Objectifs et acquis pédagogiques : Cette activité encourage les étudiants à faire des recherches et à engager une réflexion sur les expériences communes vécues par les survivants d’Auschwitz : la déportation, l’arrivée et la sélection, la vie quotidienne, la Résistance et les marches de la mort. Répartis en groupes, les étudiants répondront à la question thématique qui leur a été assignée et partageront ensuite les connaissances acquises avec le reste de la classe. Collectivement, vos étudiants pourront ainsi appréhender la diversité des expériences vécues à Auschwitz, à travers les témoignages de plusieurs survivants : hommes et femmes, adultes et adolescents, originaires de Pologne, Hongrie et de Tchécoslovaquie.Besoins techniques : Chaque groupe devra avoir accès à un ordinateur ou une tablette connecté(e) à internet. La salle de classe devra être équipée d’un projecteur et d’un écran.Durée de l’activité : Environ une période de coursConsignes : Présenter le site d’Auschwitz à vos élèves en les laissant parcourir l’étude de cas développée par le Mémorial de la Shoah.Répartir vos étudiants en 5 groupes et assigner à chacun une question thématique portant sur un aspect des expériences communes vécues par les survivants d’Auschwitz. Visionner la vidéo de présentation pour explorer Re:Collection avec vos étudiants. Laisser le temps à vos étudiants de découvrir Re:Collection en leur demandant de regarder l’introduction sur l’histoire de Holocauste depuis le menu, et d’accéder à la collection spéciale sur Auschwitz, où vos étudiants trouveront toutes les « recollections » qu’ils doivent consulter pour répondre aux questions de l’activité.Quand les étudiants auront terminé leurs recherches et répondu à la question thématique assignée, demander à chaque groupe de partager sa réponse avec le reste de la classe. Les groupes devront également présenter un rescapé et une des « recollections » consultées. Questions thématiques et « recollections » Question thématique du groupe 1. Décrivez les événements vécus par les rescapés avant et pendant leur déportation vers Auschwitz.Consulter ces « recollections » : John Freund « Dans le train pour Auschwitz », Anna Molnár Hegedüs « La déportation » ainsi qu’une autre « recollection » qui vous semble pertinente, que vous trouverez dans la collection spéciale sur Auschwitz.Conseil : en regardant les « recollections », demandez-vous comment les déportés ont vécu ces transferts vers une destination inconnue, d’un point de vue physique, émotionnel et mental.Question thématique du groupe 2. Décrivez les événements vécus par les rescapés à leur arrivée à Auschwitz.Consulter ces « recollections » : Nate Leipciger « La sélection », Helena Jockel « La sélection » ainsi qu’une autre « recollection » qui vous semble pertinente, que vous trouverez dans la collection spéciale sur Auschwitz.Conseil : en regardant les « recollections », demandez-vous en quoi l’âge du survivant a eu un impact sur sa manière de vivre et d’appréhender son arrivée à Auschwitz.Question thématique du groupe 3. Décrivez les conditions de vie à Auschwitz.Consulter ces « recollections » : Nate Leipciger « Les règles d’Auschwitz», Helena Jockel « Les conditions de vie à Auschwitz » ainsi qu’une autre « recollection » qui vous semble pertinente, que vous trouverez dans la collection spéciale sur Auschwitz.Conseil : en regardant les « recollections », demandez-vous en quoi les conditions de vie imposées aux détenus visaient à les déshumaniser.Question thématique du groupe 4. Décrivez de quelles manières les prisonniers juifs ont résisté aux traitements cruels dont ils étaient la cible à Auschwitz.Consulter ces « recollections » : Felix Opatowski « Le soulèvement », Helena Jockel « La Résistance dans le camp des femmes » ainsi qu’une autre « recollection » qui vous semble pertinente, que vous trouverez dans la collection spéciale sur Auschwitz.Conseil : en regardant les « recollections », réfléchissez aux risques auxquels les survivants s’exposaient en résistant ?Question thématique du groupe 5. Expliquer ce qu’est une « marche de la mort ». Pourquoi les nazis ont contraints les détenus à une telle marche et quelles étaient les souffrances endurées?Consulter ces « recollections » : John Freund « La marche de la mort », Anna Molnár Hegedüs « La marche de la mort » ainsi qu’une autre « recollection » qui vous semble pertinente, que vous trouverez dans la collection spéciale sur Auschwitz.Conseil : vous trouverez des informations supplémentaires sur les « marches de la mort » dans le glossaire, accessible en cliquant sur Plus d’information. En regardant les recollections, demandez-vous en quoi les marches de la mort diffèrent des conditions d’incarcération à Auschwitz.Pour aller plus loin Si vous souhaitez poursuivre l’enseignement de l’histoire de l’Holocauste avec vos élèves :Programmez l’étude d’un ou plusieurs mémoires publiés par le Programme des mémoires de survivants de l’Holocauste. Consultez la liste des ouvrages disponibles et n’hésitez pas à nous contacter pour définir ensemble quels mémoires conviennent à votre classe selon l’âge de vos élèves et vos objectifs pédagogiques. Disponibles en français et en anglais, les mémoires sont distribués gratuitement dans les établissements scolaires canadiens. Pour un enseignement plus approfondi, découvrez notre programme éducatif en 6 leçons intitulé : « Enfants cachés, Identité et Holocauste : Survivre en marge de la catastrophe ». Si vous avez un centre de l’Holocauste dans votre province, renseignez-vous sur les activités éducatives qui y sont proposées. Nous sommes à la disposition des enseignants pour organiser un atelier de formation durant lequel nous vous présenterons comment utiliser les témoignages de rescapés canadiens dans votre classe. Votre avis nous intéresse, n’hésitez pas à nous contacter pour nous faire part de votre expérience et de la réaction de vos étudiants.

Enfants cachés, identité et Holocauste: survivre en marge de la catastrophe

De nombreux enseignants expriment une volonté claire d’enseigner de manière approfondie et engageante le sujet difficile qu’est l’Holocauste, mais ils ne savent pas toujours par où commencer. Comment choisir un sujet propre à l’Holocauste qui corresponde à la fois à la catégorie d’âge de vos étudiants et par lequel ils se sentent concernés ? Nous mettons à votre disposition des outils éducatifs pour impliquer vos élèves et les investir dans les événements passés à travers des témoignages de survivants et des ressources numériques. Basé sur des recherches menées sur les programmes scolaires des différentes provinces et inspiré des outils de pensée critique et historique développés par des éducateurs canadiens renommés, nous avons élaboré un Programme éducatif en 6 leçons sur les thèmes des enfants cachés, de l’identité et de l’Holocauste. Le Programme éducatif est disponible en français et en anglais et peut être adapté selon vos contraintes et vos objectifs d’enseignement. Pour en apprendre davantage sur ce Programme éducatif, cliquez sur chaque image pour accéder au Guide de l’enseignant, aux Guides de lecture et aux Feuilles d’exercices destinés aux étudiants.Pour télécharger les documents, veuillez consulter sur notre site internet l’onglet Programmes éducatifs dans la section Ressources pour les éducateurs. Le Programme éducatif enseigne aux étudiants l’histoire de l’Holocauste à travers les récits de survivants qui, enfants, ont dû entrer dans la clandestinité pour survivre au génocide. Après la guerre, ces rescapés ont tous immigré et refait leur vie au Canada.. Chaque étudiant(e) devra lire les mémoires d’un survivant et utilisera la plateforme numérique Re:Collection pour explorer les “recollections” (courtes vidéos, extraits de mémoires, photos et artéfacts) relatives à leur(e) auteur(e). À travers des discussions en groupe, les étudiants s’intéresseront à la notion d’identité afin de comprendre comment avant la guerre les individus ont forgé leur identité, comment celle-ci a été stigmatisée et effacée durant l’Holocauste, et quelles ont été les répercussions à long terme qui ont continué d’affecter les survivants après leur arrivée au Canada. Ensemble, les étudiants analyseront des sources primaires afin de prendre conscience que la montée de la discrimination et de la persécution ont contraint les Juifs à entrer dans la clandestinité. Suivant la discipline enseignée, les étudiants devront rédiger un article de presse ou créer une ligne du temps. À l’issue du Programme éducatif, les étudiants seront en mesure de saisir la diversité des expériences vécues par les enfants cachés durant l’Holocauste, et seront amenés à présenter une réflexion critique sur le bien-fondé du témoignage dans l’enseignement de cette page d’histoire. Le Programme éducatif explore les mémoires de cinq survivants: Judy Abrams, Claire Baum, René Goldman, Arthur Ney et Marguerite Élias Quddus. Le Programme peut être mené en utilisant un, plusieurs ou l’ensemble des ouvrages proposés. Ces auteurs ont vécu dans différents pays d’Europe durant l’Holocauste, à des âges variés. La diversité des expériences vécues et leurs âges permettent ainsi d’approfondir notre compréhension du passé. Les éducateurs de la Fondation Azrieli sont à votre disposition pour vous accompagner dans la mise en œuvre du Programme éducatif dans votre salle de classe. À l’issue du Programme et selon les disponibilités de nos auteurs, nous pourrions être en mesure d’organiser une conférence sur Skype ou même de vous rendre visite dans votre école. Vos étudiants font partie de la dernière génération à pouvoir rencontrer et écouter des survivants. Le Programme éducatif vous permet de les préparer suffisamment afin qu’ils profitent au mieux de cette expérience rare et unique.

Comprendre ce qu'est vraiment un génocide

Définir ce qu’est un génocide  L’article 2 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide des Nations Unies définit le terme « génocide » comme suit : « Dans la présente Convention, le génocide s'entend de l'un des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel : Meurtre de membres du groupe ; Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ; Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe. » Susciter l’intérêt des étudiants sur les plans intellectuel, émotionnel et éthique Associer la description faite par le Dr Gregory H. Stanton des dix étapes d’un génocide aux témoignages de survivants de l’Holocauste permet d’avoir une compréhension globale de la notion de génocide. Aidez vos étudiants à acquérir une compréhension intellectuelle du génocide et du processus qui amène à celui-ci. Une approche globale du terme requiert que vous enseigniez à vos étudiants quelles sont les conséquences humaines du génocide et la signification historique du terme, afin qu’ils prennent pleinement conscience de l’horrible souffrance que ce mot implique. Les dix étapes d’un génocide Le Dr Stanton a défini avec pertinence le génocide comme étant un processus, plutôt qu’un évènement isolé, lequel se développe en dix étapes qui ne suivent pas une progression linéaire (elles peuvent intervenir dans un ordre différent et aussi coïncider). Ces dix étapes sont présentées ci-dessous et illustrées par les témoignages de survivants de l’Holocauste. La première étape du génocide est la classification, selon laquelle certaines cultures divisent les personnes en deux catégories, « nous et eux », en fonction de l’origine ethnique, la race, la religion ou la nationalité. Découvrez l’entretien vidéo de Margrit Rosenberg Stenge, dans lequel elle révèle avoir compris très tôt qu’on la percevait différemment des autres enfants allemands, durant son enfance à Cologne, en Allemagne, dans les années 1930. La seconde étape du génocide est la symbolisation, qui intervient quand des noms ou des symboles servent à désigner les groupes ciblés. Si la classification et la symbolisation se développent dans un climat de haine, ces noms et symboles peuvent être imposés de force aux membres des groupes rejetés. Durant l’Holocauste, les Juifs de nombreux pays furent forcés de porter une étoile jaune, ils devaient coudre ce symbole sur leurs vêtements. Observez l’étoile jaune de Muguette Myers et celle qu’elle porte sur la photographie de classe prise en 1942 en France sous occupation allemande. La troisième étape du génocide, la discrimination, intervient lorsque le groupe dominant utilise la loi, les coutumes et le pouvoir politique afin de nier les droits d’autres groupes marginalisés. Lisez le souvenir que relate Claire Baum des mesures antijuives mises en place par les nazis et leurs collaborateurs aux Pays-Bas au début des années 1940. La déshumanisation, quatrième étape du génocide, intervient quand un groupe a recours à des mots ou des actions afin de nier l’aspect humain de l’autre groupe. Découvrez l’entretien vidéo de Nate Leipciger, dans lequel il décrit le processus de déshumanisation qu’il a subi à son arrivée au camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau en 1943. Lui et son père se sont fait voler leurs vêtements, leurs biens, leurs cheveux, et même leur identité. Affiche à l’entrée d’un restaurant, à Vienne, en Autriche, sur laquelle est écrit : « Les Juifs ne sont pas les bienvenus ici ». 1938. Source : Yad Vashem. Un survivant du camp de concentration de Buchenwald dévoile son bras tatoué. 1945. Source : Musée du mémorial de l’Holocauste des États-Unis, avec l’aimable autorisation de Stanley Moroknek. La cinquième étape du génocide est l’organisation, la démarche officielle ou non-officielle entreprise par les États ou les responsables pour entraîner, armer et encourager la population à participer au génocide. Lisez les mémoires de Michael Kutz, dans lesquels il relate l’action menée par les nazis et leurs collaborateurs en 1941 pour rassembler puis massacrer les Juifs dans le village polonais où il vivait avec sa famille. La sixième étape du génocide, la polarisation, renvoie aux mesures entreprises pour diviser les groupes, en attaquant les membres modérés du groupe oppresseur ainsi que les instances dirigeantes du groupe ciblé. Au cours de cette étape, les autorités tentent de priver les catégories stigmatisées de toute possibilité de se défendre. Malgré les tentatives des nazis pour affaiblir les Juifs, nombre d’entre eux se sont engagés dans des mouvements d’auto-défense et de résistance armée durant l’Holocauste. Regardez l’intervention de Michael Kutz à propos de son adhésion à une unité de partisans résistants en Pologne, en 1942. La septième étape du génocide, la préparation, intervient lorsque les responsables organisent des tueries de masse, endoctrinent la population en leur inculquant la peur du groupe ciblé et dissimulent leurs véritables intentions. Découvrez la vidéo dans laquelle Leslie Meisels évoque les rumeurs qu’il avait entendues à propos de la « solution finale » des nazis, que le gouvernement hongrois, allié de ces derniers, présentait comme de la propagande de la part des Alliés. La persécution est la huitième étape du génocide et comprend l’identification et la mise à l’écart des victimes en raison de leur ethnicité et de leur identité religieuse. Durant l’Holocauste, de nombreux Juifs ont été isolés dans des ghettos et dépourvus des ressources nécessaires à leur survie. Découvrez ce qui a poussé Arthur Ney à faire de la contrebande de nourriture dans le ghetto de Varsovie, en Pologne, entre 1942 et 1943. Enfants dans le ghetto de Varsovie. Date inconnue. Source : Yad Vashem, avec l’aimable autorisation de Moshe Shalvi. La neuvième étape du génocide est l’ « extermination », le massacre des personnes que les assassins ne considéraient pas comme pleinement humaines. « Extermination » est le terme utilisé par les responsables des tueries et relève du processus de déshumanisation de leurs victimes, même s’il s’agit bien d’un massacre. Durant l’Holocauste, le massacre était perpétré grâce à différents procédés, notamment le recours aux chambres à gaz. Lisez le témoignage de Helena Jockel à propos du crématorium qu’elle a vu à Auschwitz en 1944. On y brûlait les corps des Juifs tués dans les chambres à gaz, parmi lesquels celui de sa mère. Des femmes et des enfants se dirigent vers la chambre à gaz N°4 dans le camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau, en 1944. La dernière étape du génocide est le déni, par lequel les responsables tentent de nier le crime qu’ils ont commis, au moment où ils le commettent et bien longtemps après la fin du massacre. Le déni de génocide par des personnes qui n’ont pas participé au crime peut aussi arriver. Dans ce cas, il permet de minimiser les expériences vécues par les personnes qui ont souffert durant le génocide. Découvrez comment Marian Domanski a trouvé la motivation pour écrire son histoire de survivant lorsqu’il a entendu un Canadien nier l’existence de l’Holocauste. Pendant que les étudiants découvrent ces témoignages, invitez-les à établir un lien affectif avec ces récits. Demandez-leur de débattre sur la façon dont la définition et les récits personnels ont contribué à enrichir ou au contraire à remettre en question leur façon de concevoir les différentes étapes qui peuvent conduire au génocide et ce qu’est véritablement un génocide. Pour accéder à d’autres leçons sur les circonstances de l’apparition du terme « génocide » et son évolution subséquente, parcourez cette unité d’apprentissage et téléchargez le guide d’étude Totally Unofficial: Raphael Lemkin and the Genocide Convention. Pour accéder à une description de la distinction entre les concepts légaux de « génocide » et de « crimes contre l’Humanité », lisez l’article « What's the Difference Between 'Crimes Against Humanity' and 'Genocide? » de Robert Coalson paru dans The Atlantic. Pour davantage d’informations concernant les ressources pédagogiques sur l’Holocauste de la Fondation Azrieli, rendez-vous ici. Dr Stephanie Corazza est chargée de l’éducation et du programme scolaire pour le Programme des mémoires de survivants de l’Holocauste de la Fondation Azrieli. Elle a obtenu en 2017 son doctorat d’Histoire à l’Université de Toronto. Ses recherches portaient sur les travailleurs sociaux impliqués dans les réseaux de sauvetage d’enfants en France durant l’Holocauste. Outre son expérience en tant qu’enseignante d’Histoire au premier niveau de l’enseignement universitaire, elle a également officié en tant qu’éducatrice et consultante en Histoire pour l’organisation Facing History and Ourselves. Jasmine Wong est responsable de programme pour la branche canadienne de Facing History and Ourselves. Elle a obtenu un baccalauréat en éducation à l’Ontario Institute for Studies in Education de l’Université de Toronto, avant de passer plusieurs années dans les salles de classe, puis d’obtenir sa maîtrise à l’Université de Stanford. Elle travaille depuis 2010 à faciliter le parcours de l’apprentissage professionnel, et à accompagner les enseignants de Facing History dans leur enseignement en salle de classe.