Chapitre 2

Les camps de personnes déplacées

Après leur libération, de nombreux Juifs sont partis vivre dans des camps de personnes déplacées.

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Un jeune homme et une jeune femme sablent de petits objets sur les embouts d’une machine posée devant eux. Derrière, un homme en sarrau blanc travaille.

Judy Cohen au travail avec son camarade de classe Chaver Rosenberg, à l’école de technique dentaire de l’ORT du camp de personnes déplacées de Bergen-Belsen. Allemagne, vers 1947. Fondation Azrieli, avec l’aimable autorisation de Judy Cohen.

Ces camps, mis en place par les forces alliées et l’Administration des Nations unies pour les secours et la reconstruction (UNRRA), ont permis d’héberger provisoirement des centaines de milliers de réfugiés déplacés à la suite de la Seconde Guerre mondiale.

Ils sont devenus des lieux de renouveau culturel, spirituel et éducatif.

Des écoles y ont été créées pour les jeunes Juifs qui avaient besoin d’un endroit où étudier. Conscients de l’importance de préparer les réfugiés à l’immigration, les dirigeants communautaires ont créé des écoles de formation pour enseigner des métiers et des compétences qui les prépareraient à une nouvelle vie dans un nouveau pays.

Quel a été l’impact du temps passé dans les camps de personnes déplacées sur les jeunes Juifs ?

Lecture

À l’école dans un camp de personnes déplacées

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Séquences d’une classe de maternelle dans le camp de personnes déplacées de Bergen-Belsen. Allemagne, vers 1945.

Imperial War Museums.

Un panneau indique « KINDERGARTEN 9-12, 2-5 » avec, en dessous, un texte en allemand. De gros plans nous montrent de jeunes enfants qui, assis à leur pupitre, ouvrent des carnets de croquis, interagissent avec leurs camarades, sourient et dessinent. Alors qu’ils font la queue pour recevoir une tasse de lait, des enfants fixent la caméra et sourient. Une femme en uniforme distribue des biscuits à des enfants assis au sol.

Une renaissance culturelle

« Les résidents du camp ont réussi à mettre en place une vie culturelle riche et animée. On y trouvait des partis politiques, des organisations religieuses et laïques, un théâtre et une école, et même un orchestre. Il y avait aussi une équipe de soccer avec des joueurs de premier plan [...] Le camp publiait également un journal yiddish intitulé Oyfgang, rédigé en alphabet latin. Il existait [aussi] une école juive pour les enfants […] Dans cette école, j’ai renoué avec mon enfance à l’âge de 13 ou 14 ans. J’avais des amis, plus ou moins du même âge que moi, avec qui jouer. Certains d’entre eux parlaient yiddish ou russe, d’autres parlaient polonais ou roumain, mais nous nous comprenions. »

Le saviez-vous ?

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, plus de

250 000

réfugiés juifs se sont retrouvés dans des camps de personnes déplacées et dans des centres urbains en Allemagne, en Autriche et en Italie.

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Scolarisée dans un camp de personnes déplacées

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La création d’une école à Eggenfelden

« J’étais au courant du problème de logement, mais, comme beaucoup d’autres résidents, je déplorais encore davantage l’absence d’écoles pour les jeunes – qui grandissaient alors sans aucune éducation. Nous nous sommes donc attaqués à cette question. Les membres du comité ont accepté de nous fournir des locaux. J’ai contacté les dirigeants régionaux de l’Organisation pour la réhabilitation par la formation (ORT), que chapeautait l’UNRRA, et j’ai obtenu leur soutien pour créer une école technique et professionnelle dont je suis devenu le directeur. Nous avons également fondé une école primaire, choisi ses enseignants et nommé un directeur. J’ai obtenu des fournitures scolaires de religieuses voisines du camp et j’ai demandé à un menuisier de fabriquer des tableaux et des pupitres rudimentaires. Aussitôt que l’école a été prête, les élèves s’y sont précipités. »

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« Mes premiers bons souvenirs d’enfance »

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Le saviez-vous ?

Entre 1944 et 1947, l’American Jewish Joint Distribution Committee (JDC) a apporté son aide à plus de

100 000

réfugiés dans les camps de personnes déplacées. Celle-ci comprenait l’accès à des activités culturelles et à des formations de reconversion, ainsi qu’un soutien financier pour leur permettre d’émigrer.

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Apprendre au sein des écoles de l’ORT

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L’acquisition de nouvelles compétences

« Je m[e] suis inscrit [à l’école] pour étudier l’électronique avec quelques autres garçons qui sont restés, aujourd’hui encore, de bons amis. En un rien de temps, nous avions couvert tout le programme du niveau secondaire – des matières allant de la physique et des mathématiques à la chimie et au dessin. Nous essayions de rattraper le temps perdu. Nous avions d’excellents enseignants pour chaque matière, mais celui qui nous enseignait l’électronique et la physique, un dénommé Maik, était exceptionnel. Pas beaucoup plus âgé que nous, il aimait répéter : “Tant que j’ai une leçon d’avance sur vous, c’est tout ce qui compte.” »

Eva M 23 nextchapter

Chapitre 3

Une nouvelle vie au Canada

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