FAIT : un acronyme pour vous aider à choisir vos ressources éducatives sur l’Holocauste
Il peut être déroutant de devoir choisir parmi le large éventail de ressources offertes en matière d’enseignement de l’Holocauste. Les organismes proposant du matériel éducatif en tout genre (livres, films, outils d’apprentissage interactifs, etc.) abondent. Une ressource éducative sur l’Holocauste peut sembler accrocheuse quand elle fait appel aux technologies de pointe, à des mises en scène immersives ou à des images percutantes, conçues afin de susciter l’intérêt des élèves de manière inédite. Si ces approches peuvent paraître efficaces pour capter l’attention des jeunes, il importe de faire preuve de discernement lorsque vous intégrez ce type de ressources en classe (ou lorsque vous les recommandez à vos élèves). Enseignée judicieusement, l’histoire de l’Holocauste seule est suffisamment porteuse de sens pour favoriser l’engagement des élèves. Alors, comment choisir les ressources les plus appropriées pour votre classe ?
Afin d’évaluer la pertinence et la qualité d’une ressource destinée à des élèves canadiens, retenez les quatre critères de l’acronyme FAIT :
- Faits vérifiés
- Appropriée à l’âge des élèves
- Identité canadienne
- Témoignages de survivants de l’Holocauste
Tout le matériel éducatif proposé par le Programme des mémoires de survivants de l’Holocauste répond à ces critères ! Toutefois, lorsque vous explorez d’autres ressources pour vos activités d’enseignement, ces principes vous aideront à choisir celles qui sont les plus adaptées à vos besoins. Si la ressource que vous envisagez d’utiliser remplit ces quatre critères, elle constitue fort probablement un excellent choix pour enseigner l’histoire de l’Holocauste à vos élèves.
La ressource s’appuie sur des FAITS VÉRIFIÉS
Les ressources utilisées en classe doivent être historiquement exactes et fiables. Pour vous en assurer, choisissez des ressources ayant fait l’objet d’une vérification rigoureuse des faits relatés et provenant d’institutions crédibles, même lorsqu’il s’agit de témoignages. Il faudra se montrer critique quant aux œuvres de fiction historique, qui peuvent contenir des erreurs factuelles et des inexactitudes historiques.
Vous vous demandez si une ressource contient des faits vérifiés ? Posez-vous ces questions :
- L’organisme qui fournit cette ressource est-il crédible et réputé ?
- S’agit-il d’un ouvrage documentaire ou d’un témoignage ?
- Les dates, l’identité des personnes, les séquences d’événements et les lieux présentés ont-ils été établis à la suite de recherches et sur la base d’une documentation ?
Si la ressource ne provient pas d’un organisme crédible ou n’a pas été soumise à une vérification rigoureuse des faits historiques, envisagez d’en choisir une autre.
La ressource est APPROPRIÉE À L’ÂGE DES ÉLÈVES
Lorsque vous choisissez une ressource, vérifiez si son contenu convient à l’âge de vos élèves. L’âge recommandé et les approches pour enseigner l’histoire de l’Holocauste varient selon les pays, d’où l’importance de s’assurer que les ressources sont conformes aux normes canadiennes. Même si une ressource semble adaptée à l’âge de vos élèves (par exemple, un album illustré sur l’Holocauste), nous vous conseillons d’évaluer son contenu afin de repérer les sujets ou les images qui pourraient dépasser le niveau de maturité de vos élèves.
Avec les groupes de 6e, 7e et 8e année1, vous pouvez aborder des thèmes tels que la clandestinité, la fuite, le sauvetage et la résistance. Il est ainsi possible de centrer vos activités d’apprentissage sur la vie des communautés juives avant la guerre, l’humanité et la résilience durant la guerre, et l’immigration des survivants après la guerre ainsi que leurs contributions à la société canadienne. À cet égard, nous vous invitons à consulter ce billet de blogue.
En plus des sujets mentionnés ci-dessus, les élèves plus âgés du secondaire ou les étudiants de niveau postsecondaire peuvent explorer des thèmes plus complexes, tels que la persécution des Juifs durant la guerre, les conditions de détention dans les ghettos et les camps, les massacres de Juifs, ainsi que les dangers que représentent l’ultranationalisme et le fascisme.
Vous vous demandez si une ressource est appropriée à l’âge de vos élèves ? Posez-vous ces questions :
- À quel groupe d’âge cette ressource est-elle destinée ? Est-elle conforme aux normes canadiennes ?
- Quels sont les thèmes abordés dans cette ressource ? Ces thèmes sont-ils adaptés au niveau de maturité de mes élèves ?
- Cette ressource contient-elle des images explicites ou du contenu choquant ?
Fiez-vous à votre jugement. Si vous doutez que le contenu de la ressource soit adéquat, envisagez d’en choisir une autre.
Claire Baum, Le Colis cachée
La ressource établit un lien avec l’IDENTITÉ CANADIENNE
Puisque vous enseignez à des élèves canadiens, nous vous conseillons de choisir des ressources qui établissent un lien avec l’histoire du Canada. Vos élèves se sentiront plus interpellés si le contenu de leur apprentissage fait le pont avec les réalités du pays dans lequel ils vivent.
Selon les récits des survivants, ce lien se traduira différemment. Dans certains cas, les survivants ont immigré au Canada ; dans d’autres, ils ont été libérés par des troupes canadiennes. Certains témoignages racontent en détail la vie d’un rescapé au Canada après la guerre, tandis que d’autres n’en font mention que brièvement. Afin de trouver des ressources qui présentent un lien avec le Canada, nous vous recommandons de communiquer avec des institutions de votre région, telles que les musées de l’Holocauste ou les organismes juifs locaux, qui pourront vous renseigner sur l’histoire juive dans votre communauté ou vous proposer des témoignages de survivants.
Vous vous demandez si une ressource établit un lien avec l’histoire du Canada ? Posez-vous ces questions :
- La ressource comporte-t-elle des références au Canada (par exemple, le survivant a été libéré par des troupes canadiennes, il avait de la famille au Canada ou il y a immigré après la guerre) ?
- Cette ressource aborde-t-elle le sujet de la réponse du Canada à la situation des Juifs en Europe avant, pendant et après l’Holocauste ?
- Y a-t-il un lien avec la région ou la province où vous enseignez ?
Si la ressource n’établit aucun lien avec le Canada, envisagez d’en choisir une autre.
La ressource intègre des TÉMOIGNAGES DE SURVIVANTS
Le dernier critère, mais non le moindre, est de choisir des ressources intégrant des témoignages de survivants. Ainsi, les élèves abordent l’étude de l’Holocauste du point de vue d’une personne juive qui a vécu ce génocide, et qui transmet son expérience en ses propres mots et selon la forme qu’elle a choisie. Ces témoignages, écrits ou oraux, favorisent une compréhension approfondie des événements complexes de l’Holocauste. Quand nous remplaçons les statistiques par les récits personnels, nous offrons aux élèves l’occasion de développer leur empathie historique et d’établir des liens porteurs de sens avec les survivants.
Vous vous demandez si une ressource intègre des témoignages ? Posez-vous ces questions :
- Qui a conçu cette ressource ?
- De quel point de vue est-elle présentée ?
- La voix du survivant occupe-t-elle une place centrale dans cette ressource ?
Si la ressource a été conçue par une personne qui n’a pas vécu l’Holocauste, ou si elle ne donne pas une place centrale à la voix d’un survivant, envisagez d’en choisir une autre.
Le Programme des mémoires de survivants de l’Holocauste vous propose des ressources qui sont :
- vérifiées avec soin par notre équipe éditoriale pour assurer l’exactitude des faits relatés ;
- classées par catégories d’âge (11+, 14+, 16+) selon leur contenu et le niveau de maturité des élèves ;
- ancrées dans le contexte canadien, puisque tous nos auteurs-survivants ont immigré au Canada après la guerre ;
- basées sur des témoignages écrits par des survivants eux-mêmes ;
- offertes gratuitement aux établissements scolaires du Canada.
Pour découvrir nos ressources, visitez notre site Web.
N’hésitez pas à nous contacter par courriel si vous avez la moindre question.
1 Les 7e et 8e années correspondent au 1er cycle du secondaire au Québec.