Chapitre 3

De nouveaux lieux d’apprentissage

Confrontés à la montée de l’antisémitisme et à leur expulsion des écoles publiques, les élèves juifs ont cherché à poursuivre leur scolarité par divers moyens.

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Des élèves assis à leur pupitre fixent l’appareil en souriant. Un enseignant se tient près d'un élève à l'arrière de la classe bondée.

Enfants assis à leur pupitre à l’école Carlebach de Leipzig (Allemagne), vers 1934-1938. United States Holocaust Memorial Museum, avec l’aimable autorisation d’Irene Lewitt.

Dans les endroits où cela était autorisé, de nombreux jeunes ont intégré les écoles juives existantes, et de nouvelles écoles ont été fondées. Pour ces élèves, l’école est devenue un lieu où, à l’abri des violences antisémites, ils pouvaient apprendre à connaître l’histoire de leur communauté.

Là où il n’y avait pas d’écoles juives, certains enfants se réunissaient chez des particuliers. D’autres se réfugiaient dans la lecture afin de nourrir leur imaginaire et d’échapper aux violences et aux préoccupations quotidiennes.

Lorsque toutes les écoles juives ont été fermées, les jeunes Juifs ont été contraints de trouver d’autres façons d’occuper leur temps.

Leur scolarité avait été perturbée et ils ne mettraient plus les pieds dans une salle de classe avant longtemps.

Lecture

Une nouvelle école juive à Berlin

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Images d’élèves de l’école Goldschmidt, une école juive privée de Berlin fondée pour accueillir le nombre grandissant d’élèves juifs qui quittaient les écoles publiques. Allemagne, 1937.

United States Holocaust Memorial Museum, don de la collection Julien Bryan.

Un enseignant s’adresse à une classe de jeunes filles alors qu’une élève se lève de son pupitre, s’approche du tableau noir et y écrit quelques lettres hébraïques à la craie. Dehors, des élèves s’amusent dans une cour donnant sur un imposant bâtiment. À la fin de la récréation, ils montent tous les marches qui mènent dans l’école.

S’adapter à l’école juive

« L’application des nouvelles lois raciales de 1935 a marqué le début de l’escalade. Les enfants juifs n’avaient plus le droit de se mêler aux Aryens et devaient s’inscrire dans des écoles juives. À Leipzig, la Carlebach Schule était la seule école juive, mal pourvue tant en personnel qu’en équipements pour accueillir ce nouvel afflux d’élèves. Pour mon frère et moi-même, ce changement impliquait un trajet de trente minutes que nous parcourions deux fois par jour à bicyclette, car nous habitions loin de cette école située près du centre et des quartiers où résidait la communauté juive. »

Margrit Recollection poster

Les atouts de l’école juive

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Un enseignement de qualité

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Le point de vue d’un enseignant

« Peu après avoir investi une ville, les Allemands fermaient toutes les écoles juives, laissant ainsi les enfants dans l’oisiveté. Mon père et moi, autrefois enseignants à Łódź, avions le cœur brisé en voyant les enfants errer dans la ville. J’ai alors eu une idée : même si cela allait à l’encontre de la loi, je voulais rassembler quelques enfants chez moi pour les aider à poursuivre leurs études […]

Grâce au concours de ma grand-tante, nous avons trouvé des élèves et, en l’espace de quelques semaines, j’ai pu former trois classes, ce qui représentait au total soixante élèves. Le nombre d’élèves ne cessant de croître, notre lieu de vie est devenu si bondé que nous avons dû louer une pièce non loin de là où nous habitions pour pouvoir continuer à travailler.

J’adorais enseigner ; cela me procurait le sentiment du devoir accompli. J’étais tellement absorbé par le travail que j’oubliais parfois que nous traversions une période terrible de guerre, dont les conséquences étaient imprévisibles. »

Heureuse à l’école juive

« Aller à l’école a été un calvaire quotidien jusqu’à ce que les autorités nous excluent du système, en 1941, alors que j’avais 11 ans, et nous obligent à suivre les cours d’une école privée juive. Malgré la consternation de devoir quitter notre école, nous avons été plus heureux dans ce nouvel établissement où nous n’avions plus à souffrir d’incessantes humiliations. »

Les bêtises

« Sans école, ni activités organisées, ni centres communautaires, j’avais beaucoup de temps pour courir les rues et faire des bêtises avec les autres gamins. Les parents avaient d’ailleurs bien du mal à contrôler leurs enfants. La plupart des pères de famille avaient été déportés ou envoyés dans des camps, et leur absence aggravait encore les choses. »

Joseph Swartzberg poster

Des temps difficiles à l’horizon

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carte

L’Allemagne nazie prend le contrôle de l’Europe

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