Chapitre 2
Chassés de l’école
« Je pense qu’il est impératif de céder aux Juifs certains parcs publics, pas les meilleurs, et de leur dire : “Vous pouvez vous asseoir sur ces bancs.” Ces bancs devront porter la mention “Réservé aux Juifs” […] Il est hors de question que n’importe quel garçon s’asseye à côté d’un garçon juif… Les Juifs devraient être complètement évincés des écoles allemandes. Ils sauront s’occuper de leur propre éducation au sein de leurs communautés. » (Joseph Goebbels, ministre de la Propagande nazie, lors d’une réunion du parti nazi en 1938)
Défiler vers
le bas
Zuzana Sermer (au 2e rang, tout à droite) sur la photo de sa classe de 9e année. Humenné (Tchécoslovaquie, aujourd’hui en Slovaquie), 1938-1939.
Fondation Azrieli, avec l’aimable autorisation de Zuzana Sermer.
La fermeture des écoles juives
« Les Allemands ont occupé notre ville dès les premiers jours de la guerre. Łódź était habitée par de nombreux Allemands qui accueillaient les occupants à bras ouverts. J’ai commencé le secondaire avec une grande appréhension et une grande crainte. Tout le monde savait que les Allemands ne laisseraient pas les écoles juives ouvertes. Ils ont en effet rapidement ordonné leur fermeture. Ma scolarité semblait avoir touché à sa fin. »
La fermeture des institutions juives
« Quand les nazis ont occupé la Hongrie le 19 mars 1944, l’école juive a fermé ses portes et cessé d’exister. La Gestapo et les SS sont entrés à Užhorod et, très rapidement, sans nous donner le temps de comprendre ce qui se passait, ils ont mis en place des lois antisémites. Il était interdit aux enfants juifs d’aller à l’école. Mes élèves devaient rester chez eux avec leurs parents. Il faut imaginer le changement : c’était une ville où des écoles juives de toutes sortes prospéraient depuis des décennies. Tous nos établissements – écoles élémentaires, secondaires, yeshivot, même la maison de retraite et l’hôpital juifs – ont été fermés. »
« Parce que nous étions Juifs »
00:35
« Ce même automne, alors que j’allais entrer en 3e année, j’ai été renvoyée de l’école. Je n’étais pas la seule, et cela n’avait rien à voir avec mon comportement. Avec la montée de l’antisémitisme, tous les enfants juifs ont été bannis des écoles. En ce qui me concerne, j’ai été appelée par l’enseignante à son bureau ; elle a pris son gros registre de présence noir avec lequel elle m’a frappée sur la tête en déclarant : “Tu ne peux plus venir à l’école et tu n’y retourneras jamais ; tu ne grandiras plus parce que tu es Juive.” Plus tard, juste avant que nous soyons déportés, elle s’est fait un point d’honneur de passer devant notre maison en exultant. »
Désœuvré
« Les élèves et les professeurs se sont rassemblés dans la cour devant l’école et le directeur nous a appris la triste nouvelle. Très pâle, il a lu le décret officiel avec un tremblement dans la voix : ‟Conformément aux instructions des autorités allemandes, toutes les écoles du district de Varsovie seront fermées.” Il n’a pas précisé que ces fermetures ne s’appliquaient qu’aux seules écoles juives. Bien entendu, en comparaison de ce qui allait arriver plus tard, ce n’était qu’un événement mineur, mais qui représentait malgré tout ma première expérience négative sous l’occupation. Je ne pouvais donc plus aller à l’école et je devais passer mes journées à la maison, désœuvré, avec ma mère. »
« Je ne suis jamais allé au secondaire. »
01:13
chronologie
Les principales lois et mesures antisémites sous le régime nazi
Sous la domination nazie, des restrictions antisémites sont imposées en Allemagne et dans toute l’Europe. De nombreux pays ont promulgué des lois antisémites au cours de ces années, en s’inspirant parfois des politiques antisémites de l’Allemagne nazie. Dans les pays qu’ils ont occupés, les nazis ont imposé leurs propres lois. Dans la plupart des pays européens, les Juifs ont vite été dépouillés de presque tous leurs droits.
Chapitre 3