Norvège
L’armée allemande envahit la Norvège en avril 1940.
« La Norvège était mal préparée à subir une attaque aérienne, puisqu’elle ne disposait d’aucun abri antiaérien digne de ce nom. Ainsi, les sirènes qui nous ont réveillés la nuit suivante ont pris tout Oslo par surprise. Si mon père savait que l’abri de fortune situé au sous-sol de notre immeuble ne nous protégerait pas d’une frappe directe, il a tout de même insisté pour que nous descendions y rejoindre les autres résidents. Dans cet endroit sombre, plutôt étroit et bondé, la peur et la nervosité étaient palpables. La paix avait été de courte durée pour notre famille. Qu’adviendrait-il de nous ? Où irions-nous ? »
Belgique
Les troupes allemandes pénètrent en Belgique en mai 1940.
« Le matin du vendredi 10 mai 1940, […] j’ai été réveillé par des coups de feu et ma première réaction a été celle d’un enfant normal : “Chic ! Pas d’école aujourd’hui !” »
Une mère et ses trois enfants circulent au milieu des ruines d’Enghien (Belgique), en mai 1940.
© IWM F 4499
Union soviétique
En juin 1941, l’Allemagne attaque l’Union soviétique, son ancien allié. Les Allemands s’emparent alors d’une grande partie de l’Union soviétique, de même que des territoires que cette dernière avait placés sous occupation
« Comme nous ne disposions pas de radio, aucune information ne nous est parvenue quand la guerre a éclaté. Lorsque les forces allemandes sont passées près de Kortelisy en traversant une petite ville appelée Mokrany (Mokran pour les Juifs), de nombreux Ukrainiens chrétiens de Kortelisy se sont précipités à Mokrany pour les observer et les accueillir. À leur retour au village, ils étaient enthousiasmés par la présence des Allemands et parlaient d’eux avec admiration : “Akh, taki krasyvi, akh khoroshi !” (Oh, qu’ils sont beaux et qu’ils ont fière allure !) »
Des chars allemands passent devant un village en feu en Union soviétique, à l’été 1941.
© IWM HU 111382
Roumanie
À l’automne 1940, les autorités allemandes apportent un soutien militaire au nouveau gouvernement antisémite de Roumanie, qui s’allie à l’Allemagne.
« Pendant l’hiver et au début de 1941, une série de restrictions [antisémites] ont été mises en place, entraînant une escalade du harcèlement des Juifs. L’atmosphère en ville s’est transformée du tout au tout : il n’était plus permis de se rassembler pour nos petites fêtes familiales, de nous mettre à chanter si l’envie nous prenait ou de nous promener tranquillement au parc. Un couvre-feu avait été instauré, et quiconque se faisait prendre à l’enfreindre pouvait être arrêté et exécuté sur place, sans autre forme de procès. »
Tchécoslovaquie
En 1938, l’Allemagne annexe les territoires de la Tchécoslovaquie qui bordent la frontière des deux pays. L’année suivante, l’armée allemande envahit les provinces tchèques de Bohême-Moravie (aujourd’hui en République tchèque), tandis que la Slovaquie devient un État indépendant.
« J’avais 9 ans en 1939 lorsque l’armée allemande a franchi la frontière autrichienne pour rallier notre ville. Ça a été une journée terrible. On ne voyait plus que des camions blindés, des chars, des soldats en uniforme vert sombre et, de temps à autre, des avions qui survolaient la ville à basse altitude. Les Allemands ont amené avec eux leur atroce idéologie nazie. »
Pays-Bas
L’armée allemande envahit les Pays-Bas en mai 1940.
« [Le 10 mai 1940, peu après qu’on eut refusé de nous accorder des visas], des parachutistes allemands foulaient le sol néerlandais. L’offensive a été très rapide. En quelques jours, la Luftwaffe – l’armée de l’air allemande – a bombardé Rotterdam, notre ville natale. Le centre-ville a été totalement détruit, plus de 900 personnes ont été tuées et beaucoup ont été blessées. Pendant ce temps, de violents combats faisaient rage près d’Arnhem, à une centaine de kilomètres de là. À partir du 15 mai, nous nous sommes retrouvés sous occupation allemande. Nous étions en guerre ! »
Lituanie
En juin 1941, l’armée allemande envahit la Lituanie, qui était jusque-là occupée par l’Union soviétique.
« Le 22 juin 1941, l’armée allemande, sans même déclarer la guerre, a franchi la frontière de l’Union soviétique, mettant ainsi fin à leur pacte conclu près de deux ans auparavant […] J’avais 13 ans et ma vie, jusqu’alors si ordinaire et tranquille, a soudainement basculé dans des proportions que je n’aurais jamais pu imaginer. »
Des hommes juifs sont forcés de tirer un char allemand à Kovno (Kaunas) en Lituanie, le 27 juin 1941.
© IWM HU 8930
Luxembourg
L’armée allemande envahit le Luxembourg en mai 1940.
« Un dimanche matin, papa et moi passions par hasard devant la gare lorsque des colonnes de soldats allemands en franchissaient les portes. Le Luxembourg était désormais sous occupation militaire, mais rien de fâcheux ne s’était encore produit. »
France
En juin 1940, l’Allemagne envahit le nord de la France. Le reste du pays sera occupé en novembre 1942.
« Un bel après-midi de juin, alors qu’il faisait un temps doux et que nous avions ouvert toutes les fenêtres, un grondement sourd s’est fait entendre tout d’un coup en provenance du “haut de Champlost”, de la route de Paris. J’ai couru à la fenêtre et j’ai vu descendre de la colline des motos conduites par des hommes qui portaient des lunettes d’aviateur. À leur suite roulaient des blindés, exhibant la croix gammée tant redoutée. »
Des soldats allemands défilent sous l’Arc de triomphe, lors de l’occupation de Paris (France), le 14 juin 1940.
Archives photographiques de Yad Vashem, Jérusalem, 1/1/6210.
Pologne
En septembre 1939, l’armée allemande envahit l’ouest et le centre de la Pologne.
« C’est par une journée ensoleillée de ce qu’on appelle en Pologne l’“automne doré” que nous avons commencé à entendre le vrombissement intense et lugubre des bombardiers. Nous nous sommes précipités à l’extérieur de la maison pour regarder le ciel, puis soudain, nous avons été plongés dans l’obscurité. J’ai été enveloppée d’un nuage de fumée noir et compact […] [L]es soldats [allemands] semblaient être tous de la même taille. L’air triomphant, ils marchaient en direction de Varsovie, s’accompagnant de chants guerriers. »
Des troupes allemandes défilent à Varsovie (Pologne).
Archives nationales de College Park (Maryland).
Hongrie
En mars 1944, les forces allemandes prennent le contrôle de leur ancien allié, la Hongrie.
« Nos vies ont été immédiatement et profondément affectées le 19 mars 1944 […] Les événements se sont enchaînés à la vitesse de l’éclair. Dès le début de l’occupation allemande, toutes les écoles juives ont dû fermer leurs portes. De cette époque, je me rappelle les visages constamment inquiets des adultes autour de nous et leurs chuchotements. Nous, les enfants, avons absorbé leurs profondes inquiétudes telles des éponges, et plongés dans l’incertitude qui émaillait notre quotidien, nous n’avons pas pu profiter d’une enfance épanouie. »
Une rafle de Juifs est menée à Budapest par le Parti des Croix fléchées, avec l’aide de la police et des SS allemands, 1944-1945.
Bundesarchiv, Bild 101I-680-8285A-26/Faupel.
Allemagne
En janvier 1933, Adolf Hitler est nommé à la tête du gouvernement allemand. Dans les mois qui suivent, il étend son pouvoir et celui du parti nazi sur toute l’Allemagne en organisant des élections et en adoptant des décrets gouvernementaux.
« Mais en 1933, les nazis ont bel et bien été élus. Je me souviens clairement des élections et du vote “ja” (oui) accordé aux nazis. Dans les rues, la plupart des gens portaient une étincelante croix gammée en argent ou en laiton, marquée du “ja” sur leurs vêtements. Comme j’étais l’un des très rares citoyens à ne pas arborer ce “ja” symbolisant l’unité et la destinée nationales, je ne passais pas inaperçu. Je me sentais comme un étranger dans le pays même où j’étais né. »
Hitler assiste à un défilé de la division paramilitaire du parti nazi, connue sous le nom de « Chemises brunes » ou de la « SA » (abréviation de l’allemand Sturmabteilung, section d’assaut), en Allemagne, en 1933.
Archives photographiques de Yad Vashem, Jérusalem, 46 765.
Norvège
L’armée allemande envahit la Norvège en avril 1940.
« La Norvège était mal préparée à subir une attaque aérienne, puisqu’elle ne disposait d’aucun abri antiaérien digne de ce nom. Ainsi, les sirènes qui nous ont réveillés la nuit suivante ont pris tout Oslo par surprise. Si mon père savait que l’abri de fortune situé au sous-sol de notre immeuble ne nous protégerait pas d’une frappe directe, il a tout de même insisté pour que nous descendions y rejoindre les autres résidents. Dans cet endroit sombre, plutôt étroit et bondé, la peur et la nervosité étaient palpables. La paix avait été de courte durée pour notre famille. Qu’adviendrait-il de nous ? Où irions-nous ? »
Belgique
Les troupes allemandes pénètrent en Belgique en mai 1940.
« Le matin du vendredi 10 mai 1940, […] j’ai été réveillé par des coups de feu et ma première réaction a été celle d’un enfant normal : “Chic ! Pas d’école aujourd’hui !” »
Une mère et ses trois enfants circulent au milieu des ruines d’Enghien (Belgique), en mai 1940.
© IWM F 4499
Union soviétique
En juin 1941, l’Allemagne attaque l’Union soviétique, son ancien allié. Les Allemands s’emparent alors d’une grande partie de l’Union soviétique, de même que des territoires que cette dernière avait placés sous occupation
« Comme nous ne disposions pas de radio, aucune information ne nous est parvenue quand la guerre a éclaté. Lorsque les forces allemandes sont passées près de Kortelisy en traversant une petite ville appelée Mokrany (Mokran pour les Juifs), de nombreux Ukrainiens chrétiens de Kortelisy se sont précipités à Mokrany pour les observer et les accueillir. À leur retour au village, ils étaient enthousiasmés par la présence des Allemands et parlaient d’eux avec admiration : “Akh, taki krasyvi, akh khoroshi !” (Oh, qu’ils sont beaux et qu’ils ont fière allure !) »
Des chars allemands passent devant un village en feu en Union soviétique, à l’été 1941.
© IWM HU 111382
Roumanie
À l’automne 1940, les autorités allemandes apportent un soutien militaire au nouveau gouvernement antisémite de Roumanie, qui s’allie à l’Allemagne.
« Pendant l’hiver et au début de 1941, une série de restrictions [antisémites] ont été mises en place, entraînant une escalade du harcèlement des Juifs. L’atmosphère en ville s’est transformée du tout au tout : il n’était plus permis de se rassembler pour nos petites fêtes familiales, de nous mettre à chanter si l’envie nous prenait ou de nous promener tranquillement au parc. Un couvre-feu avait été instauré, et quiconque se faisait prendre à l’enfreindre pouvait être arrêté et exécuté sur place, sans autre forme de procès. »
Tchécoslovaquie
En 1938, l’Allemagne annexe les territoires de la Tchécoslovaquie qui bordent la frontière des deux pays. L’année suivante, l’armée allemande envahit les provinces tchèques de Bohême-Moravie (aujourd’hui en République tchèque), tandis que la Slovaquie devient un État indépendant.
« J’avais 9 ans en 1939 lorsque l’armée allemande a franchi la frontière autrichienne pour rallier notre ville. Ça a été une journée terrible. On ne voyait plus que des camions blindés, des chars, des soldats en uniforme vert sombre et, de temps à autre, des avions qui survolaient la ville à basse altitude. Les Allemands ont amené avec eux leur atroce idéologie nazie. »
Pays-Bas
L’armée allemande envahit les Pays-Bas en mai 1940.
« [Le 10 mai 1940, peu après qu’on eut refusé de nous accorder des visas], des parachutistes allemands foulaient le sol néerlandais. L’offensive a été très rapide. En quelques jours, la Luftwaffe – l’armée de l’air allemande – a bombardé Rotterdam, notre ville natale. Le centre-ville a été totalement détruit, plus de 900 personnes ont été tuées et beaucoup ont été blessées. Pendant ce temps, de violents combats faisaient rage près d’Arnhem, à une centaine de kilomètres de là. À partir du 15 mai, nous nous sommes retrouvés sous occupation allemande. Nous étions en guerre ! »
Lituanie
En juin 1941, l’armée allemande envahit la Lituanie, qui était jusque-là occupée par l’Union soviétique.
« Le 22 juin 1941, l’armée allemande, sans même déclarer la guerre, a franchi la frontière de l’Union soviétique, mettant ainsi fin à leur pacte conclu près de deux ans auparavant […] J’avais 13 ans et ma vie, jusqu’alors si ordinaire et tranquille, a soudainement basculé dans des proportions que je n’aurais jamais pu imaginer. »
Des hommes juifs sont forcés de tirer un char allemand à Kovno (Kaunas) en Lituanie, le 27 juin 1941.
© IWM HU 8930
Luxembourg
L’armée allemande envahit le Luxembourg en mai 1940.
« Un dimanche matin, papa et moi passions par hasard devant la gare lorsque des colonnes de soldats allemands en franchissaient les portes. Le Luxembourg était désormais sous occupation militaire, mais rien de fâcheux ne s’était encore produit. »
France
En juin 1940, l’Allemagne envahit le nord de la France. Le reste du pays sera occupé en novembre 1942.
« Un bel après-midi de juin, alors qu’il faisait un temps doux et que nous avions ouvert toutes les fenêtres, un grondement sourd s’est fait entendre tout d’un coup en provenance du “haut de Champlost”, de la route de Paris. J’ai couru à la fenêtre et j’ai vu descendre de la colline des motos conduites par des hommes qui portaient des lunettes d’aviateur. À leur suite roulaient des blindés, exhibant la croix gammée tant redoutée. »
Des soldats allemands défilent sous l’Arc de triomphe, lors de l’occupation de Paris (France), le 14 juin 1940.
Archives photographiques de Yad Vashem, Jérusalem, 1/1/6210.
Pologne
En septembre 1939, l’armée allemande envahit l’ouest et le centre de la Pologne.
« C’est par une journée ensoleillée de ce qu’on appelle en Pologne l’“automne doré” que nous avons commencé à entendre le vrombissement intense et lugubre des bombardiers. Nous nous sommes précipités à l’extérieur de la maison pour regarder le ciel, puis soudain, nous avons été plongés dans l’obscurité. J’ai été enveloppée d’un nuage de fumée noir et compact […] [L]es soldats [allemands] semblaient être tous de la même taille. L’air triomphant, ils marchaient en direction de Varsovie, s’accompagnant de chants guerriers. »
Des troupes allemandes défilent à Varsovie (Pologne).
Archives nationales de College Park (Maryland).
Hongrie
En mars 1944, les forces allemandes prennent le contrôle de leur ancien allié, la Hongrie.
« Nos vies ont été immédiatement et profondément affectées le 19 mars 1944 […] Les événements se sont enchaînés à la vitesse de l’éclair. Dès le début de l’occupation allemande, toutes les écoles juives ont dû fermer leurs portes. De cette époque, je me rappelle les visages constamment inquiets des adultes autour de nous et leurs chuchotements. Nous, les enfants, avons absorbé leurs profondes inquiétudes telles des éponges, et plongés dans l’incertitude qui émaillait notre quotidien, nous n’avons pas pu profiter d’une enfance épanouie. »
Une rafle de Juifs est menée à Budapest par le Parti des Croix fléchées, avec l’aide de la police et des SS allemands, 1944-1945.
Bundesarchiv, Bild 101I-680-8285A-26/Faupel.
Allemagne
En janvier 1933, Adolf Hitler est nommé à la tête du gouvernement allemand. Dans les mois qui suivent, il étend son pouvoir et celui du parti nazi sur toute l’Allemagne en organisant des élections et en adoptant des décrets gouvernementaux.
« Mais en 1933, les nazis ont bel et bien été élus. Je me souviens clairement des élections et du vote “ja” (oui) accordé aux nazis. Dans les rues, la plupart des gens portaient une étincelante croix gammée en argent ou en laiton, marquée du “ja” sur leurs vêtements. Comme j’étais l’un des très rares citoyens à ne pas arborer ce “ja” symbolisant l’unité et la destinée nationales, je ne passais pas inaperçu. Je me sentais comme un étranger dans le pays même où j’étais né. »
Hitler assiste à un défilé de la division paramilitaire du parti nazi, connue sous le nom de « Chemises brunes » ou de la « SA » (abréviation de l’allemand Sturmabteilung, section d’assaut), en Allemagne, en 1933.
Archives photographiques de Yad Vashem, Jérusalem, 46 765.